Recherche de mécène : Mission Pellicule

Et si le cinéma pouvait disparaître ? C’est par cette question qu’a germé l’idée de Mission Pellicule. Par le regard d’une jeune passionnée du cinéma, nous allons suivre sa destruction, passant d’un optimisme face à la mission, à une perte d’espoir au vu des réelles activités du BISF.

L’enjeu cinématographique du film repose sur une mise en scène visuelle forte, qui illustre l’opposition entre deux mondes : le passé du cinéma, incarné par la pellicule, ainsi que le présent et l’avenir par la numérisation. À travers les yeux de Sarah, nous explorons une évolution visuelle du cinéma, passant d’un univers physique et tangible à un monde virtuel et numérique. Ce contraste sera au cœur du film, porté par une esthétique bien distincte pour chaque sphère de l’histoire.

Le film s’articule autour du BISF (Brigade d’Intervention de Sécurité des Films), un organisme chargé de préserver le cinéma, en apparence. Le BISF est le symbole de cette volonté de "sauver" quelque chose, qui, en réalité, accélère sa destruction. Cette organisation sera représentée par une lumière froide et une palette de couleurs bleutées, soulignant un monde déshumanisé.

Sarah ressortira dans toute cette univers froid du BISF avec ses habits colorés. Même quand elle portera l’uniforme, elle trouvera un moyen de le personnaliser avec un pin’s. Elle est créative et le cinéma est toute sa vie, elle dénotera donc par rapport au décor. Elle participe sans le savoir à la destruction de ce à quoi elle tient le plus, ce qui est centrale au film.

En revanche, les séquences se déroulant dans le film d'horreur, seront baignées de teintes chaudes, presque jaunes, et rappelleront l’aspect granuleux de la pellicule, renforçant cette sensation de retour aux sources du cinéma. Ces passages offriront un contraste saisissant avec le monde du BISF, soulignant la violence de la transition entre l’ancien et le nouveau cinéma. Le film d’horreur imaginaire fait écho à des classiques comme Shining, non seulement dans son ambiance, mais aussi dans son utilisation de l’espace et du cadrage. Il y aura donc un paradoxe avec l’imagerie accueillante et chaleureuse par rapport à celle du BISF, alors que nous sommes dans un film d’horreur. Comme si le cinéma était plus plaisant que la réalité. Mais la réalité va vite reprendre le pas sur ce film.

À travers le Zootrope, un élément clé du film, nous ferons un clin d’œil à l’histoire du cinéma, évoquant l'origine du mouvement et de l’image animée. Ce dispositif mécanique qui génère le mouvement sera utilisé comme un portail d'entrée dans un monde où le cinéma prend une forme de plus en plus abstraite et dématérialisée.

Le film met également en lumière un paradoxe : la tension entre le besoin de conserver l’aspect matériel du cinéma (la pellicule) et la nécessité de se réinventer dans un monde numérisé. Il s’agit de mettre en lumière le fait que le cinéma, même dans sa forme la plus moderne et la plus virtuelle, ne peut exister sans son ancrage dans la réalité physique. De plus, le jaune/orange sur la roue chromatique est l’opposé du bleu, ce qui en fait par conséquent sa couleur complémentaire aussi. A la fois donc opposé et complémentaire.